Au Japon, le Freeter est un mot hybride pris de l'Anglais et de l'Allemand qui désigne les jeunes Japonais peu qualifiés qui vivent de petits jobs mal payés. Au début, dans la seconde moitié des années 1980, c'était un mode de vie choisi et de liberté. Mais quelques années après, le marasme économique étant présent, cette liberté n'est plus. C'est devenu des emplois peu stables pour lesquels une perspective d'un avenir durable n'est pas possible.
!! Attention avant lecture !! Qui dit avis dit des risques de spoil.
Benoît
Avis écrit le 25/11/2016
« Les perdants et les gagnants. »
Je connaissais déjà ce terme et ce à quoi il renvoyait, mais sans pour autant en connaître les détails et ce qui s'y cachait derrière. Après la vision de ce documentaire, j’ai une vision bien plus claire de la chose et c'est encore pire que ce que je pensais. Cette liberté tellement voulue a laissé place au pire. De nombreuses personnes ne peuvent voir leur avenir de façon claire. Ils vivent avec pas grand-chose et ne peuvent guère dire quelque chose, leur parole n'ayant pas de poids. Pourquoi ? Car ils n'ont pas réussi à suivre la compétition où c'est une course à être le meilleur et rien d'autre. Le choix n'est pas possible.
Cette compétition ne laisse place qu'à une seule chose : les perdants et les gagnants. Être freeter à une certaine époque cela était possible, mais de nos jours cela est plus que compliqué comme l'explique très bien ce documentaire. Cela laisse place à la précarité, la pauvreté, le renfermement sur soi-même, l'envie de se suicider par moments, etc. Si l'on souhaite en vivre décemment, alors, il ne faut pas compter ses heures et travailler 7j/7. Il est loin le temps où ce mot reflète le sentiment de liberté en comparaison des salaryman qui vont tous les jours au travail et se dévouent à leur société. Cela remet aussi en question tout un système. Système qui a proposé l'emploi à vie, mais qui de nos jours a de plus en plus de mal à le faire. Mais les sociétés profitent aussi de ses salariés peu qualifiés. L'abus est présent.
Le documentaire met aussi en lumière d'autres nouveaux termes qui voient le jour et désignent d'autres couche social. Je suis loin d'être en accord avec certains ou du moins pas sur tous les points évoqués et les idées qu'ils partagent. La société japonaise change et évolue. Cela a commencé par les freeters et tend vers d'autres horizons. Mais cela va-t-il arriver à remettre en question tout un système ? Ce sentiment de liberté tant recherché existe-t-il dans une société qui tend à mettre en lumière les meilleurs et personnes d'autres ? Ces jeunes qui veulent simplement vivre et non ne penser qu'au travail, pourront-ils un jour toucher ce doux rêve ? Ce documentaire m'a fait poser tant de questions que je ne vais pas toutes les énumérer. Mais ces dernières en sont les plus importantes.
C'est finalement une société qui est en plein mouvement et changement. Cet esprit de compétition laisse sur la route des personnes qui vont devenir freeters et connaître la précarité, car ils n'ont pu suivre le mouvement. Ce pays de traditions aime ses acquis et ne veut pas remettre en question certaines choses mises en place. Chacun veut garder sa place au sein de sa société et n'est pas prêt à laisser ses avantages. C'est une guerre de chaque instant, et ceci depuis l'école, à qui sera le meilleur. Mais les dignes représentants des freeters croient en leurs convictions et veulent faire bouger les choses. Ce documentaire m'a ouvert les yeux sur bon nombre de choses.