Notre avis et/ou analyse
!! Attention avant lecture !! Qui dit avis dit des risques de spoil.
Benoît

Avis écrit le 13/04/2025
« Un film initiatique fidèle à l’esprit du roman, mais qui a pris un petit coup de vieux. »
Le film Install de Kataoka Kei est une œuvre que j’ai visionnée pour la seconde fois. La première remonte à 2009, la seconde à 2025. Pourquoi cette redécouverte ? Tout simplement parce que, entre-temps, j’ai pris le temps de lire le roman dont est tiré le film. Relativement fidèle, le long-métrage aborde le même thème central : une quête initiatique, une recherche de soi. Quel est le but de la vie ?
Je dois avouer que le film a quelque peu vieilli. Rien qu’en voyant l’ordinateur Mac utilisé par les personnages, on comprend qu’il appartient à une toute autre époque. Pour autant, le film se regarde bien. Il n’a rien de transcendant, mais il reste cohérent avec son message.
L’histoire suit une jeune fille qui décide d’arrêter l’école et de se débarrasser de toutes ses affaires. Cette rupture marque le début de quelque chose de nouveau : une rencontre avec un jeune garçon qui lui ouvre les portes d’un monde qu’elle ignorait jusque-là. Grâce à ce nouveau travail, elle découvre une réalité virtuelle où elle interagit avec de nombreuses personnes. Ces échanges la confrontent à elle-même et l’amènent à réfléchir à son avenir. Que faire de sa vie ? C’est exactement le message du roman, et il a été bien retranscrit ici. J’en parle d’ailleurs plus en détail dans la fiche de lecture du roman.
Cela dit, le réalisateur a pris quelques libertés. Il ne s’en tient pas toujours strictement au récit original. Par exemple, la manière dont Asako apprend que l’ordinateur est réparé, ou encore l’histoire du virus. Dans le film, elle clique sur un lien, ce qu’elle ne fait pas dans le livre. Certains éléments ont également été oubliés, mais rien de fondamental. Il faut dire qu’il n’est jamais simple de résumer un roman de plusieurs centaines de pages en 1h34. Le seul bémol que je note parmi ces libertés concerne une scène où Kazuyoshi touche la poitrine d’Asako. Je trouve cela un peu limite, presque déplacé.
Côté réalisation, c’est simple et épuré. Pas de fioritures, on va à l’essentiel. Il faut remettre les choses dans leur contexte : le film date de 2009. Avait-on vraiment besoin d’un gros budget ? Je ne pense pas. La sobriété fonctionne ici. J’ai particulièrement aimé les petites scénettes qui mettent en images les discussions sur le chat, ainsi que la grande horloge en arrière-plan lors des échanges avec son ami. Ce détail, le temps qui passe, est symbolique, et ajoute une touche subtile au film.
Au final, Install n’a rien de grandiose. C’est un film modeste qui assume pleinement sa simplicité. Et fallait-il vraiment en faire plus ? Pas forcément, surtout si l’objectif était de rester fidèle à l’esprit du roman. J’ai passé un bon moment. Cela m’a fait plaisir de voir à l’écran ce que j’avais imaginé lors de ma lecture. Cela dit, même si vous avez lu le roman, je ne recommande pas spécialement ce film. Sauf si, comme moi, vous avez envie de confronter vos images mentales à une mise en scène visuelle.