Le Jour de la Gratitude au Travail, qui a lieu le 23 novembre et non férié au Japon, est deux récits sur le travail au Japon vu par le côté féminin.
Kyoko est une jeune chômeuse qui, malgré ses nombreuses recherches, n'en trouve pas et elle vit chez sa mère. Alors qu'elle croise tous les jours Mme Hasegawa, elle lui demande à chaque fois si elle se sent mieux. Kyoko lui doit en quelque sorte la vie. C'est alors, que la sachant célibataire, Mme Hasegawa lui propose de rencontrer un homme.
Oikawa et Futo sont tous les deux sortis d'une université de Tokyo et sont rentrés chez le même fabricant d'équipement ménager et sanitaire. Entre eux deux c'est plus qu'une amitié entre deux collègues, elle est relativement particulière. Mais quand le fantôme de Futo apparaît devant Oikawa, c'est plus qu'un secret qu'ils partagent.
!! Attention avant lecture !! Qui dit avis dit des risques de spoil.
Benoît
Avis écrit le 10/11/2013
« Le regard différent de deux femmes sur le monde du travail. »
Le premier récit est beaucoup plus sur le ton de la cocasserie et abrupt tout en restant dans le réel. Tandis que le second est à l'opposé avec un ton plus mélancolique et sensible avec sa petite part de surnaturel.
Il était très intéressant de lire un tel livre car avoir la vision d'une femme sur le monde du travail japonais est quelque chose de nouveau pour moi. Je connais les salaryman, les gens qui se suicident dus à la charge de travail et ce peuple qui peut vivre à cent à l'heure. Ici on a la vision de deux femmes d'une trentaine d'années. Une cherche un travail, l'autre en a déjà un.
Kyoko ne comprend pas comment on peut appeler cela : le jour de la gratitude au travail. Rien n'est fait pour l'aider à trouver un travail ou du moins les moyens mis en œuvre sont minimes. Elle cherche à donner un sens à cette journée. Et le fait de rencontrer cet homme qui ne vit que pour son entreprise démontre qu'au Japon beaucoup sont dans ce cas-là. Beaucoup ne profite que réellement de leur vie à leur retraite. Ce Japon qui vit par la réussite sociale et le fait de se vouer corps et âme à sa société. L'auteure, Itoyama Akiko, critique en quelque sorte cette façon de faire et ceci sous une touche d'humour. Certes on n'est pas plié en quatre, mais cette petite touche apporte un peu le sourire au vu de la situation. Même si j'ai eu un peu de mal avec l'écriture, j'ai apprécié cette vision du monde du travail.
Le second récit est plus touchant aux premières approches et est à l'opposé du précédent. Nos deux protagonistes ont déjà un travail, ils ont connu le plein-emploi, le travail à ne plus en finir, mais aussi la récession et les coupes budgétaires. Même si l'on tend plus sur la tristesse, avec la mort de l'un des protagonistes, cela reste une très belle amitié qui a eu lieu au travail avec, comme pour le premier, une petite touche d'humour. Cette amitié, qui ne devait que concerner les dossiers et les contrats, est allé plus loin. C'est peut-être ceci l'avenir et qui permettrait de mieux faire tourner une entreprise. À quoi bon se tirer sur les pattes alors que l'on est censé travail ensemble. Une petite part d'humanisme dans ce second récit laisse à réfléchir.
Premier livre que je lis de cette auteure, même si j'ai eu du mal à vraiment entrer dans son univers, ce fut une bonne petite surprise. J'ai eu une autre vision du travail au Japon avec pour point de vue, celui des femmes alors que j'étais cantonné à celui du sexe opposé : les hommes. C'est loin de ce que l'on peut lire habituellement, du moins pour mon cas, et j'avoue que cette petite parenthèse m'a fait du bien. J'en garderai pas un souvenir mémorable, mais cela se lit relativement bien. J'ai eu beaucoup plus de facilité à lire le second récit, qui est plus dans l'univers et l'écriture que j'apprécie.