Nouvelles extraites du recueil Une matinée d'amour pur.
Papillon :
1946, Tamaki Miura, grande cantatrice, donne un récital. Kiyohara est un spectateur parmi tant d'autres et assiste à ce qui semble être le dernier de la cantatrice. Il laisse ses pensées s'égarer et se remémore un autre récital, Madame Butterfly, qui lui a eu lieu vingt ans plus tôt au théâtre d'opéra la Scala de Milan en Italie. Il y avait assisté avec la belle et jeune Hanako.
La lionne :
La nourrice Katsu et l'intendant Yokoi s'occupent de la demeure de Shigeko et de son mari Hisao. De leur union est né le jeune Chikao. Depuis quelques jours, Hisao ne rentre pas pour cause de voyage d'affaires ce qui crée le tourment de sa femme, l'empêchant de dormir. Cependant il s’avéra que ce fameux voyage d'affaires était en fait...
!! Attention avant lecture !! Qui dit avis dit des risques de spoil.
Benoît
Avis écrit le 02/11/2014
« Deux nouvelles opposées où l'une est plus compréhensible et prenante que l'autre. »
Deux nouvelles relativement opposées où la seconde est beaucoup plus prenante que celle qui la prédède. Papillon est pour moi incompréhensible, ou presque, et je ne suis vraiment pas arrivé à rentrer dedans a contrario de La lionne qui est plus littérale, compréhensible et prenante. On ne s'y perd pas et on comprend aisément l'histoire ce qui n'a pas été le cas pour Papillon où je n'ai rien compris ou presque, si ce n'est l'histoire de fond. Parfois il m'a fallu relire et relire des passages pour tenter d'en comprendre une once de ce que souhaitait dire l'auteur.
Papillon est pour moi trop poétique, loin de ce que j'ai l'habitude de lire et où j'en ai perdu très rapidement le fil. De plus il se base sur des références dont j'en ignore tout. Il ne me donne même pas quelques éléments, pour un novice tel que moi sur l'opéra et ceci dans le but de tenter d'en percer un tant soit peu ses mystères. Il donne des noms dont j'en ignorais totalement l'existence jusqu'à aujourd'hui. Mais on constate aisément qu'il ne peut oublier un amour de jeunesse et il nous met face à une chose : qu'est-ce l'amour ? Comment aimer ? Le passé nous rattrape souvent et nous face à ce que l'on a vécu. Enfin, Papillon ne restera pas dans ma mémoire loin de là. Le style et le genre n'étaient pas à mon goût. Après comme dit l'adage, il en faut pour tout le monde.
Cependant, La lionne m'a beaucoup plus parlé déjà par le style d'écriture et le fait que l'on ne reste pas dans l'évasif. Les choses sont posées et même si la fin est tragique, on s'y attendait au vu des éléments que l'auteur nous donne au fil de notre lecture. On constate la déchirure d'un couple et ce que dans la folie les gens sont capables de faire ceci au nom du bonheur et de l'amour. Certes c'est extrême mais totalement réaliste. Shigeko souffre énormément intérieurement mais ne dit jamais ce qu'elle ressent au plus profond d'elle. Elle se morfond et elle garde tout pour elle. Cependant elle va agir de sang-froid et sans pitié, ou presque, à la fin de la nouvelle où je suis resté sans voix et dans un mal-être durant quelque temps. Je repensais à ce qui s'était passé et ce que la folie humaine est capable de faire par amour. Cela m'a travaillé et fait réfléchir.
Première fois que je lis une oeuvre de Mishima Yukio. De ce que j'ai pu lire ici et là, ce ne sont pas les meilleures œuvres de cet auteur. Après je ne m'arrête rarement qu'à une seule d'un auteur, j'aime beaucoup me faire une plus grande idée sur différents titres. Concernant celle-ci, Papillon est plus original de par le style d'écriture et tout le côté mystérieux où La lionne est plus directe et ne passe pas par quatre chemins. On a tous les éléments en main pour comprendre le pourquoi du comment et le mystère est moins présent. Cette dernière fait moins travailler notre imagination à comparaison de Papillon.
Finalement qu'est-ce le bonheur ? L'amour ? Ces deux nouvelles essayent d'y répondre à leur façon.