Notre avis et/ou analyse
!! Attention avant lecture !! Qui dit avis dit des risques de spoil.
Benoît
Avis écrit le 01/10/2012
C'est le premier roman d'Haruki Murakami que je lis. Je ne connais aucune de ses autres œuvres, donc j'aurai un avis assez neutre et sans autre comparaison sur un autre roman. Pourquoi avoir choisi de lire celui-ci ? Tout simplement étant de nature romantique et au vu de l'histoire, j'y trouvais un peu mon compte.
Comment un homme qui a réussi socialement en faisant un métier qu'il aime et qui a une vie de famille plus que remplie et agréable, puisse autant penser à son premier amour ? C'est une question où je voulais y donner une réponse. Après 15 chapitres et 224 pages j'ai ma réponse ou du moins une partie.
Durant tout le long de la lecture, on assiste à la vie d'Hajime. Chaque grande période de sa vie y est décrite et des plus précise. Je me suis complétement immergé dans sa vie. En même temps que lui j'assistais au déroulement de sa vie. Avec les hauts et les bas, les moments de bonheur et de malheurs, les moments de frustrations, l'envie de retourner dans le passé, même s'il n'aurait pas changé grand-chose à ce qu'il a fait, les moments où il a fait du mal. Il est en perpétuel recherche de lui-même. Il ne sait pas vraiment qui il est et cherche à le savoir. Même si la vie lui sourit, il n'est pas assez rassasié.
Ce manque il le doit à son premier amour. Tout le long du roman, on voit qu'il ne pense qu'à Shimamoto-san et il ne peut l'oublier. Au point qu'il en vient à tenter de savoir ce qu'elle aurait pensé à un moment donné ou bien s'il avait gardé contact avec elle, comment serait sa vie d'aujourd'hui. Et quand il la retrouve à l'aube de la quarantaine c'est un autre homme qui nous est présenté. Malgré sa vie bien rangée, il est prêt à braver les interdits. Cet amour qu'il ne peut oublier et qu'il croit voir au détour d'une rue, est constamment présente dans son esprit. À l'âge que j'ai, 25 ans, il m'est compliqué d'avoir du recul, mais je pense qui si j'avais un âge plus avancé, j'aurai encore mieux compris ce sentiment d'amour de jeunesse. Ce premier amour qui fait que l'on ne peut l'oublier.
Ce qui m'a un peu gêné ce sont les scènes de sexe durant le roman. On se s'arrête pas aux simples amourettes, non l'auteur va encore plus loin et nous décrit, plus d'une fois, les ébats sexuels. Pour ma part, cela m'a un peu dérangé. Cela m'a coupé dans ma lecture et a mis un peu un frein. Cela reste relativement minime mais c'est un fait que je voulais exposer.
Durant tout le début, on nous décrit cette femme. On l'imagine, on se demande ce qu'elle est et ce qu'elle fait. Elle en devient fascinante. Chaque fois que je devais m'arrêter de lire, je ne souhaitais qu'une chose : en savoir plus sur elle. Elle n'apparaît pas dans la vie d'Hajime si ce n'est dans son enfance. Mais pourtant on nous en parle comme si elle était là, présente, auprès d'Hajime. Puis quand dans le roman, elle survint, on la connaît mieux que quiconque. Pourtant, elle n'est pas présente auprès d'Hajime si ce n'est dans ses pensées. Et pourtant c'est comme si on l'avait toujours connu. Après ceci, on voit la nouvelle personne qu'elle est devenue. On apprend en même temps que lui de nouvelles choses sur elle, tout en laissant planer un grand mystère que ce soit pour Hajime ou pour le lecteur. Ce mystère sera présent du début des retrouvailles jusqu'à la fin du roman. Cela peut laisser place à de la frustration où nous n'avons pas les réponses à nos questions, mais aussi cela laisse place à notre imagination. On tente à la manière de chacun de savoir qui elle est vraiment. On se fait notre propre Shimamoto-san comme Hajime, du moins se fut mon cas.
Mais comme le dit si bien Hajime, il ne regarde pas la beauté de la femme, mais plus leur être intérieur. Il cherche à les comprendre mais n'en veut pas comme ami. Là où de nos jours la beauté fait loi, j'ai aimé tout ce côté de l'histoire. On s'attarde plus sur la personne en elle-même que sur ses apparats. Même si on nous décrit une Shimamoto-san avec de très beaux habits, on ne s'y attarde pas. On parle plus de la personne.
Une chose m'a aussi étonné. C'est un auteur japonais qui écrit ce livre, mais durant tout le long on nous parle de jazz, de Mozart et j'en passe. Enfin rien de bien Japonais. Et pourtant, les petits signes que l'on a, démontrent toute la sensibilité que peuvent avoir les Japonais comme déposer les cendres dans le fleuve. Ceci a un message fort qui nous est très bien décrit dans le livre. Tout comme les moments d'intimités qui se font tout en douceur. Pleins de passages anecdotiques qui m'ont fait retrouver l’esprit des Japonais en général.
Les choix ? Comment peut-on savoir si on a fait le bon ou mauvais choix ? S'il avait gardé contact avec Shimamoto-san dans sa jeunesse qu'elle aurait été sa vie ? Mieux ? Pire ? Tant de questions que je me suis posées. Et cela est de même pour la réalité. Comment savoir si on fait le bon choix ? Seul l'avenir pourra nous le dire.
Pour ma première lecture de cet auteur, j'en suis heureux. Certes j'arrivais en terrain conquis, mais outre ceci on a une lecture claire, facile et très détaillées. Je me suis facilement imaginé dans mon esprit les scènes décrites tout le long des 225 pages. Au fil de la lecture, il m'a été difficile de m'arrêter. J'ai dévoré chacune des lignes les unes après les autres. Certes il n'y a rien d’extraordinaire dans cette histoire, juste une remise en question perpétuelle du héros et ceci jusqu'à la fin.
Je finirais par vous poser les deux mêmes questions que je me suis posé en le finissant : savons-nous vraiment qui nous-sommes ? Faisons-nous toujours les bons choix ?