Notre avis et/ou analyse
!! Attention avant lecture !! Qui dit avis dit des risques de spoil.
Benoît
Avis écrit le 31/07/2015
« On nous ouvre les portes des années 1970 sur ces adolescents japonais qui se recherchent. »
Troisième roman dont j'ai le plaisir de lire de Murakami Haruki. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire même si parfois j'étais relativement gêné à la lecture de certains passages. On nous dévoile et on nous met à la lumière ces adolescents qui se recherchent. On nous propose de nous ouvrir les portes de cette société japonaise des années 1970 où bon nombre de choses se faisaient, mais dont on ne disait rien. On est plongé dans ce monde et tel un voyeur on assiste à ce qui s'y déroule. On suit pas à pas la vie de ces différents protagonistes et avec eux on va avancer dans leur vie. On va passer par différents sentiments et avec eux on va être solidaire et tenter de décrypter ce qu'ils veulent nous dire. C'est un roman dont j'ai pris énormément de plaisir à lire et qui a ravivé des souvenirs de mon adolescence, les bons comme les mauvais.
On nous peint la vie quotidienne de ces étudiants japonais dans le début des années 1970. On assiste petit à petit à la découverte de notre héros. On apprend bon nombre de chose sur lui et sans véritablement s'en rendre compte on est très rapidement happé par l'histoire. Même s'il n'y a rien d'extraordinaire en soi, il est très dur d'en lever les yeux. On apprend rapidement que le suicide va avoir une part très importante dans ce roman. Chose, malheureusement, qui a lieu trop souvent au pays du Soleil Levant, on constate ici que Watanabe ne peut t'oublier la mort de son ami et se voit obliger à vivre avec. On nous peint aussi cette amitié si fragile ou bien souvent la solitude vient frapper à votre porte. Ces étudiants qui ne pensent qu'à une seule chose : étudier, lui il est à l'antipode de tout ceci. Il se cherche et cherche à donner un sens à sa vie. L'amour sera un de ses passages.
Cet amour qui nous est décrit au fil des pages est des plus précis. Là où cela devrait être l'abandon de l'un pour l'autre, on constate que cela devient presque une routine. Aucun sentiment, c'est tout simplement le sport de chambre où même parfois ils s'échangent les filles entre eux. Cet amour que l'on recherche et dont on a du mal à le trouver. Alors il ne nous reste que la masturbation. L'amour et le sexe sont très présents et même dans les moindres détails. C'est comme si, nous lecteur, on était présent et que l'on assistait à la scène. Les détails sont tels, que l'on peut très facilement se l'imaginer. Telles des bêtes sauvages, ils s'adonnent à leur sport. C'est ceci qui m'a un tant soit peu dérangé. Je ne suis pas spécialement pudique et même si c'est un des thèmes principaux du roman, certains passages ont été de trop pour moi. De plus, même si on se recherche en amour, en aller au point de coucher avec tout ce qui bouge... je ne vois pas en quoi cela est de l'amour. Certes c'est la société qui veut ceci. Même si cela ne m'a pas déplu lors de ma lecture, parfois cela aller trop loin.
Ceci étant, on nous peint aussi ces jeunes qui se cherchent et donc sur l'apprentissage de la vie. À la croisée des chemins où tout va se décider pour leur avenir, ils se cherchent. Et quand ils ne se trouvent pas, ils en arrivent à ne plus souhaiter vivre. Cette souffrance et cette solitude sont présentes et pesantes. Ils ont du mal à s'en détacher et se voient obliger à vivre avec. Cette recherche de soi va les pousser au bout de leurs retranchements et les mettre face à la réalité, leur réalité. Mais avec leur solitude cela ne va pas les aider. Ils sont à la fois proches tout en étant éloigné les uns des autres. Cette solitude, de plus en plus vrai de nos jours, est caractéristique de notre société et l'auteur nous le fait savoir.
Cette réalité qui n'est autre que la vie ou la mort. Cette mort est présente du début à la fin du roman. Et quand on en apprend une c'est sans prendre des gants. On nous l'annonce et de là on apprend comment cela est arrivé. Ceci est dans le but de tout simplement nous faire comprendre que la mort n'est pas une fin en soi, elle fait tout simplement partie de la vie. Comme le dit si bien l'adage, en naissant on est condamné à mort. Mais faut-il la provoquer ou bien l'attendre et voir quand cela va arriver ? Ici on nous le démontre. Soi on choisit la mort ou bien l'amour. Même cet amour peut-être impossible, cette jeunesse va se rechercher et essayer de comprendre le pourquoi du comment. Et donc la mort fera partie intégrante de leur vie.
Au final, même si je suis passé par des passages relativement lassant car il est vrai que l'on tourne en rond. J'ai aimé lire ce roman. Il m'a ravivé des souvenirs dont certains j'aurais aimé ne pas m'en souvenir. C'est donc que tout en passant un agréable moment, il m'a donné à réfléchir. C'est du grand art, c'est indéniable. Ce roman reflète une partie de cette jeunesse que tout le monde connaissait mais dont on ne disait rien. Après, il m'a manqué quelques éléments sur cette société des années 1970 du Japon, pour bien tout comprendre. Même si parfois je me suis senti gêné par certains passages, c'est un roman qui m'aura marqué et dont je pense en garder des souvenirs pendant un petit moment.