En Opposition à une éducation verrouillée
Ces jeux de rôles permettent au Japonais de s’exprimer librement lorsqu’ils ne sont plus sous l’influence de l’éducation scolaire car une fois à l'école ils revêtissent l’identité du parfait petit Japonais, se conforme aux différentes règles de leur école et ne peuvent échouer dans leurs études. De plus ils n'ont pas le droit de décevoir leurs parents, car c'est l'honneur de toute la famille qu'ils jouent.
En effet au Japon la réussite scolaire est avant tout une priorité et une fierté pour soi-même et pour sa famille même si cela est très dur. L’école est un véritable parcours du combattant.
« Tous les jeunes Japonais n’en viennent pas à bout, loin de là » nous dit une étudiante, et ajoute : « C’est un peu comme en France. » En cours de route, nombre d’élèves sont en effet réorientés vers des filières professionnelles. L’école japonaise est très sélective. Le tronc commun classique est donc difficile à suivre.
Au lycée les 3 années (de 16 à 19 ans) sont ponctuées de nombreux examens : un examen principal à la fin de chaque trimestre et un autre en milieu de trimestre, ce qui nous montre la difficulté de la scolarité au lycée mais aussi la volonté d’aller plus loin et donc de réussir pour ceux qui ont pu arriver jusque là, car il faut savoir que l’école n’est plus obligatoire à partir de quinze ans.
L’esprit de compétition est donc fort et influence beaucoup les mentalités. « On se bat pour être le meilleur de la classe ».
Pour ceux qui ont pu passer le cap du lycée, ils arrivent maintenant à l’université où ils doivent passer le « Daigakenyugakehigun » un diplôme d’entrée dans l’établissement. Non seulement il conclut le long cycle d’études secondaires, mais il oriente également le cursus universitaire (matière, type d’université et niveau). Ce concours détermine la suite des études des jeunes Japonais mais aussi leur avenir professionnel. On comprend alors qu’à l’image des jeunes Français, les jeunes Japonais semblent obnubilés par cet examen qui peut se conclure soit par un échec ou une réussite. C’est pour cela que beaucoup de collégiens et de lycéens prennent des cours supplémentaires, après l’école, pour être sûrs de réussir les concours et de pouvoir entrer dans les universités ou écoles qui les intéressent. Le rythme du travail est donc très soutenu avec une obligation de résultat, accompagné d’une bonne dose de stress et de fatigue.
La réussite scolaire est faite pour atteindre des objectifs qui sont d’ailleurs proches de ceux des occidentaux c’est-à-dire « d’acquérir du savoir et des connaissances ». Même si ces objectifs sont atteints malgré le niveau de difficulté relevé, on constate souvent un déséquilibre de l’élève du à trop de travail.
Et c’est une fois sorti de ce cadre scolaire stressant que les étudiants japonais peuvent dévoiler leur identité et surtout leur créativité. Cela leur permet de « souffler » et d’échapper à toute cette pression scolaire.
Dans le cadre scolaire, tradition et discipline sont les mots maîtres. Tout est très hiérarchisé ; les droits des élèves, des professeurs ou du proviseur sont très différents. Au début et à la fin de chaque cours les élèves doivent une révérence aux professeurs. De même, les élèves et les professeurs font la révérence au proviseur du lycée quand ils croisent. Ce dernier est une personne très respectée. L’élève n’a aucun droit, sinon celui de venir à l’école et d’être éduqué. On lui demande de porter l’uniforme, d’avoir une coupe de cheveux parfaite, des ongles courts, de ne porter aucun bijou, ni maquillage, ce qui ne leur permettent pas de s’exprimer au niveau vestimentaire ni de s’affirmer. Cela accentue alors l’image d’une société obsédée par le travail et la réussite. Dans ce monde on est là pour travailler et pas pour faire un défilé de mode.
Cela nous montre une fois de plus que l’éducation est très verrouillée et stricte, tout comme le respect d’autrui.